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Comment renforcer la cohésion d'équipe et l'engagement collectif en sortie de crise sanitaire ?

Renouer avec les relations sociales et la cohésion au sein des équipes est un véritable enjeu majeur pour les entreprises en sortie de crise sanitaire.



 

Les symptômes


La généralisation du télétravail et la mise en place de mesures de distanciation sociale ont fragilisé le vivre-ensemble, la convivialité et l’efficacité collective au sein des organisations professionnelles, non seulement pendant les périodes de confinement mais également durant les phases de déconfinement progressif (cf. Le Monde – Article de François Desnoyers).


Nous avons unanimement constaté que les mesures de distanciation sociale ont complexifié les relations entre salariés. Les contacts se sont distanciés. Les échanges informels et les rituels sociaux (pause-café, afterwork) qui apportaient une valeur ajoutée sociale évidente ont disparu de la sphère sociale. Les salariés se montrent, depuis le début de la crise sanitaire, très prudents dans leur rapport aux autres et préfèrent, pour la grande majorité d’entre eux, continuer à se protéger en évitant toute forme de relâchement, hormis les jeunes adultes.


Certaines personnes évoquent même leur appréhension du contact, voire une forme de phobie sociale, la distance physique et le port du masque ne participant pas suffisamment à les rassurer. La peur est très présente, instiguée par les messages alarmistes incessants des Pouvoirs Publics et les propos culpabilisateurs véhiculés par le corps médical.


Le télétravail et les réunions en visio ont accentué ce phénomène : le « chez soi » et l’écran protègent du monde extérieur et créent, telle une bulle, des « remparts » contre l’autre. Les relations à distance restent essentiellement professionnelles, les temps d’échanges, certes mieux structurés, se limitent la plupart du temps aux sujets de fond. La convivialité des réunions en présentiel a disparu du paysage relationnel.


Nous dirigeons-nous à grande vitesse vers l’individualisation des processus de travail et la désocialisation du monde du travail ?


Quels remèdes ?


Comment dans ce contexte redonner envie aux salariés de se retrouver, d’être à nouveau en contact même si la distanciation physique reste de mise ? Comment retrouver le goût du lien social ?


Comment se dire « bonjour », « au revoir », « s’il te plait », « merci », autrement qu’en se serrant la main ou en se faisant la bise ?


Comment renouer avec les rituels sociaux qui donnent du « piment » à la vie, qui lui procurent la saveur et le plaisir du « vivre ensemble » ?


Comment resserrer les liens pour renforcer l’efficacité collective et renouer avec la cohésion d’équipe, comment ressusciter le besoin d’appartenance à un collectif pour trouver sa place dans un projet, une organisation, la société, alors que nous observions déjà avant la crise sanitaire une déliquescence du sentiment collectif au profit d’un individualisme de plus en plus exacerbé et d’un communautarisme aux accents d’exclusion ?


Comment empêcher que de nouvelles fractures sociales ne viennent renforcer celles déjà existantes, telles que la distinction entre salariés ayant accès au télétravail, ceux contraints de poursuivre leur activité sur site et ceux « condamnés » à ne pas ou ne plus pouvoir exercer leur activité professionnelle ?

Comment conduire des projets collectifs alors qu’une rotation permanente est mise en place dans les équipes, entre salariés en distanciel et salariés en présentiel, et selon une méthode similaire dans les établissements scolaires ?


Car, comme le note Maurice Thévenet, professeur à l’ESSEC, « le travail implique une dimension relationnelle et collaborative qui a été fortement impacté durant cette période. Une visioconférence n’est pas forcément suffisante pour développer la créativité ou pour concevoir collectivement des solutions face à des situations difficiles ».


La préoccupation actuelle des chefs d’entreprise et des Directions des Ressources Humaines est de réfléchir aux moyens de lutter contre ces menaces qui pèsent sur les organisations professionnelles, les individus et les collectifs de travail pour parvenir à reconstituer l’unité des entreprises (cf. Propos de Benoit Serre, vice-président de l’ANDRH).


Le sujet est d’autant plus sensible dans le contexte actuel de sortie de crise économique où « les entreprises se retrouvent face à un impératif de retour à la performance, nécessitant cohésion et engagement ».


Trouverons-nous les « remèdes » qui permettront de redonner aux salariés le désir d’interagir ensemble, leur redonner l’envie de renouer avec le contact à l’autre, de s’engager auprès des autres, ce qui suppose proximité, présence à l’autre et désir d’être en lien ? En bref, la CONFIANCE plutôt que la PEUR !



Quelles pistes pour une transformation culturelle et sociétale ambitieuse ?


Le progrès scientifique, avec pour expression applicative le progrès technologique, doit rimer avec le progrès social. Les inventions, innovations et autres avancées techniques doivent être au service de l’Homme, de son épanouissement, et non l’asservir. Au service de tous et toutes.


La robotisation et l’informatisation ont pour vocation de libérer l’Homme, lui procurer du temps pour se consacrer à son épanouissement physique, moral et intellectuel, non le transformer en robot lui-même. Le fameux « métro-boulot-dodo », pour reprendre une expression ancienne, mais ô combien toujours d’actualité.


La consommation n’est pas une fin en soi, encore moins la consommation effrénée. Elle n’est qu’un moyen pour bien vivre, et si possible bien vivre ensemble, par conséquent accessible à tous.

Par l’énumération de ces trois assertions, qu’est-ce que je mets en exergue ?

Selon moi, une Société Humaine harmonieuse doit prendre appui sur ces 5 piliers :


  • Des Valeurs Humaines fondatrices qui rassemblent et donnent envie de vivre ensemble,

  • Un Projet de Société porteur d’espérance et de progrès,

  • Une Histoire qui s’inscrit dans un continuum entre le passé, le présent et le futur, tel un « fil rouge »,

  • Des Rituels sociaux qui ont pour vocation de rassembler et donner à chacun un sentiment d’unité et d’appartenance, de rythmer la vie sociale et structurer notre temps,

  • Enfin, des Lois pour bien vivre ensemble dans un souci de respect mutuel.


A l’appui de ces 5 piliers d’une Société Humaine harmonieuse, je propose de dégager quelques pistes de réflexion collective pour toutes les organisations professionnelles, petites et grandes :

  • Sur quoi et comment renforcer son Identité ? Ses valeurs, sa vocation, sa raison d’être, sa culture, ses codes, etc. ?

  • Sur quoi et comment bâtir sa légende, son image, sa marque, et imprimer son empreinte ?

  • Sur quoi et comment réunir autour d’un Projet porteur, les hommes et les femmes qui y oeuvrent au quotidien ?

  • Quelle organisation et quels processus de fonctionnement mettre en place pour que chaque personne puisse se sentir respectée, respecter son environnement de travail et vivre en harmonie avec les autres ?

  • Et surtout, quelle posture incarner (et non « se fabriquer » artificiellement) pour donner envie à l’autre de venir vers soi, de s’ouvrir et interagir simplement, en confiance ?


Mon propos n’est pas de vous proposer des « réponses toutes faites », des « recettes de cuisine », parce que je suis convaincu, d’une part que les questions « ouvrent » et les réponses « enferment », d’autre part que chaque collectif doit trouver ses propres réponses, mieux dispose de ses propres réponses sans en avoir conscience.

Il s’agit juste de « décaler » son regard, faire « le pas de côté » nécessaire, prendre le temps, surtout quand on en manque, pour in fine « voir » ce qui peut paraître indicible, et pourtant s’avère la plupart du temps comme une évidence.



Jacques BENYOUNES



 

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